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Exposition. Agnès Mellon expose au Klap – Maison de la danse, une série dephotographies et des installations autour du geste interdit.


L’identité comme optique
Toujours portée par le désir d’approfondir son art et son lien (étroit) avec le spectacle vivant, la photographe Agnès Mellon dévoile l’exposition « Identité » au Klap – Maison de la danse. Des clichés pris entre 2006 et 2012, au Festival de Marseille, en Avignon ou lors de créations locales, qui ont la particularité d’interroger notre propre regard sur l’autre.
« Tout est parti d’une commande sur le thême de l’identité mais peu a peu l’idée a évolué, s’est modifiée, pour se transformer en une réflexion sur le geste interdit. Mais si vous regardez bien, je n’ai pas voulu des photos qui abordent le sujet trop frontalement. Par exemple, quand je montre deux femmes côte à côte, on ne sait pas forcément si elles sont amies ou en couple. Le physique provoque un ressenti, un avis… J ‘ai souhaité miser sur cette ambiguïté, sur ce trouble », explique l’artiste.
Scénographie en deux parties
La scénographie signée Nathalie Genot, est articulée en deux parties, complémentaires. Dans le hall du lieu dirigé par Michel Kélémenis, il a été décidé de jouer sur la notion d’espace et sur la lumière. Il y a des portraits comme celui, grimé, du comédien Philippe Car, souriant. Des photos prises dans des loges aussi. En fond, c’est un vidéoprojecteur qui diffuse des images en grand format. Dans un second temps, le visiteur est invité à pénétrer dans un couloir étroit, plus sombre. Là, il est mis en avant des clichés regroupés par série et une installation basée sur la verticalité.
« C’est la volonté de jouer sur les modes de représentation », argumente la photographe qui a pour habitude de ne jamais faire poser ses sujets ni de recadrer ou retoucher ses prises de vues. En découle un travail sur le vif, l’instinct où le rôle du corps tient un rôle majeur, quitte à ce qu’il soit morcelé. « Oui, j’ai sans doute ce regard un peu bancal… Il faut dire que je déteste quand cela fait carte postale. Parfois je ressens plus de choses dans une seule partie du corps que dans l’ensemble, donc je ne me prive pas de le couper », termine Agnès Mellon, dont la réflexion sur l’identité, colle parfaitement à son optique de recherche.
Cédric COPPOLA